Les Mattachins

Danse traditionnelle en Pays Mornantais
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samedi 19 janvier 2008, par Christiane, Eugène (dernière mise à jour jeudi 17 avril 2008)

Les danses de la renaissance française


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La danse de la renaissance française a l’immense chance d’avoir été très minutieusement décrite par un chanoine de Langres, né le 17 mars 1520 à Dijon et mort le 29 juillet 1595, Antoine Tabourot qui écrit sous l’anagramme Thoinot Arbeau.

Dans son “orchesographie”, le maître à danser Arbeau enseigne à son élève Capriol toutes les danses pratiquées à l’époque. Elles ont nom PAVANE, GAILLARDE, TOURDION, VOLTE, ALLEMANDE, BRANLES et bien évidemment BASSE DANSE . Il y décrit également une danse pantomime, LES BOUFFONS

Cet ouvrage sert de base à tous les spécialistes mondiaux de la renaissance française, aidés par ailleurs par d’autres écrits, par la musique et l’iconographie.

Le XVème siècle et la première moitié du XVIme peuvent être considérés comme l’ère de la basse danse. Cette danse lente et majestueuse fait en la matière la transition entre le moyen âge et la renaissance. Par opposition aux danses populaires du moyen âge – dont on ne connaît pratiquement rien –, la basse danse veut marquer très nettement son caractère à la fois aristocratique et galant.

La basse danse est exécutée en couples ouverts, c’est à dire danseurs côte à côte, le cavalier menant sa cavalière à sa droite en la tenant par la main ; les couples avancent en procession sans lien précis entre eux. Les pas utilisés sont la révérence (R), les simples (s) et les doubles (d), le branle (b), la reprise (r ) et le congé (c). Le maître à danser codifie la suite des pas qui seront exécutés très scrupuleusement ; Arbeau décrit la basse danse régulière selon la succession suivante : R-b-ss-d-r-d-r-b-ss-d-d-d-r-d-r-b-ss-d-r-s-b-c.

Cette danse, trop lente pour exercer son rôle d’exercice physique, était normalement suivie d’une SALTARELLE qui sera remplacée dès le XVIme siècle par un TOURDION . La mesure du tourdion (6/8) annonce la GAILLARDE , mais avec un rythme plus léger et plus rapide ; il s’exécute sans sauter.

Dans le courant du XVIme siècle, la basse danse sera progressivement remplacée par la pavane.

La PAVANE va permettre au maître à danser de créer une certaine chorégraphie. Le pas de base décrit par Arbeau est une succession de deux simples et d’un double, ces pas pouvant se faire en avant ou en arrière.

En cette fin du règne de Henri II, la cour ne sent plus la même nécessité de marquer ostensiblement ses distances d’avec le peuple. Hérité des danses populaires plus vives et plus gaies, la gaillarde va devenir la danse principale dans l’enchaînement pavane – gaillarde. C’est une danse sautée ; les danseurs vont pouvoir faire montre de leur agilité… et de leur résistance physique.

Arbeau décrit plus de quinze pas de gaillarde et l’on ne trahirait pas la pensée de l’époque en en créant de nouveaux aujourd’hui pourvu qu’ils respectent la mesure à 6/8 ; un pas complet peut même s’étendre sur plusieurs mesures selon la musique et l’inspiration des danseurs. Le pas de base est appelé “cinq pas” ; il comprend un pied en l’air droit, un pied en l’air gauche, un pied en l’air droit, un pied en l’air gauche, un saut majeur avec retour en posture droite.

Le nom d’ ALLEMANDE évoque d’avantage le premier mouvement de la “suite instrumentale” que cette danse des XVme et XVIme siècles, même si elle en a gardé le rythme binaire.

La séquence des pas, « … des plus monotones … » selon Arbeau, est une succession de simples et de doubles, chacun se terminant en grue (pied en l’air). C’est comme la basse danse et la pavane une danse procession en couples ouverts. Comme celles-ci, elle est suivie d’une séquence plus alerte, la TRIPLA .

Parmi les danses en couples de la renaissance française, il faut encore noter la COURANTE qui s’exécute à pas légèrement sautés et la VOLTE qui, par opposition aux autres, est la première danse en couples fermés ; elle fera scandale.

Durant toute cette période, les branles étaient les danses populaires par excellence. Ils se dansaient en cœur, c’est à dire en farandoles ou en ronde, par groupe. De complexité variée, souvent originaire d’une région (Champagne, Haut-Barrois, Poitou, …) ou d’un pays (Ecosse, Malt, …), ils présentent un caractère folklorique manifeste. Certains branles peuvent être classés dans les danses pantomimes (Lavandières, Chevaux, Pois, Sabots, Guerre, …).

Le branle le plus élémentaire est le BRANLE DOUBLE  : il est d’un rythme posé et s’exécute en faisant successivement deux pas glissés à gauche (double à gauche) puis deux pas glissés à droite (double à droite) ; les pas vers la gauche sont beaucoup plus amples que les pas vers la droite. Bien que monotone, ce branle permettait à tout un chacun de participer à la danse.

Tout le monde pouvait également danser le BRANLE SIMPLE  ; il comprend une suite de deux pas glissés à gauche (double à gauche) et un pas glissé à droite (simple à droite).

Les premiers “abandons” marquaient le BRANLE GAY qui, sur une mesure à 6/8 se danse dans un rythme assez vif. Arbeau en donne, comme pour la majorité des danses qu’il décrit, la tablature suivant une présentation qui lui est propre : la portée est verticale, sur la gauche du document, et les indications de pas sont portées à droite, en regard de chacune des notes.

Ces premiers branles sont réguliers, mais la grande majorité des branles décrits sont dits “coupés”, c’est à dire qu’ils alternent doubles et simples, pied en l’air, sautés, fleurets (trois pieds en l’air exécutés rapidement) et autres figures. Ainsi, par exemple, le BRANLE D’ECOSSE termine les pas (doubles ou simples) par un pied croisé.

Arbeau termine son ouvrage par la description d’une danse pantomime, LES BOUFFONS , encore appelée les “MATTACHINS” . Cette danse s’inspire des danses rituelles pratiquées dans l’antiquité pour célébrer le festival sacré de Mars.

Cette dans parodique met en présence de soit disant guerriers et des amazones telles que pouvaient les imaginer nos ancêtres. Armés de battons, ils s’affrontent dans un combat simulé en six passes séparées chacune par un refrain.

Tombée dans l’oubli total, cette danse n’a probablement pas été dansée depuis le bon roi Henri quatrième du nom.

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